Le 10 juin 2020, nous partons après 2 mois de "confinement" sur l'île de Saint-Hélène vers le Brésil. JP est ravi de pouvoir naviguer de nouveau, et ce pour 15 jours de navigation.
Les conditions météo sont difficiles la première semaine : prise de ris dans la GV, rafales de vent, de la houle et de la pluie... Entre deux quarts, Anne cuisine et fait des salades de fruits, un gâteau à la banane, du pain et de la pizza. Pendant ce temps, JP coud une pièce le long de la bordure du génois suite à une déchirure, le tissu "hydranet" montrant un niveau d'usure assez conséquent mais évident car la voile compte au moins 42 000 miles au compteur ! Nous rechargeons les batteries en mettant le moteur en route et en empannant pour bénéficier du soleil plus longtemps sur les panneaux solaires. Après une journée de soleil qui a fait du bien au moral, le temps se dégrade à nouveau. Le reste de la deuxième semaine sera identique à la première : du vent, des ris, de la mer, pas très drôle... Enfin nous arrivons au chenal pour rejoindre la marina de Jacaré. Il nous faudra quasi une heure pour remonter tranquillement la rivière de Joao de Pessoa.
Arrivé à la marina, nous avons été accueillis par Bernadette et Joël qui nous ont pris les amarres. C'est un couple de français très sympathique qui sont sur leur catamaran "BAM". Ensuite, nous avons échangé avec les propriétaires de la marina pour trouver les bonnes solutions de sortie : nous partirons donc le 2 juillet. C'est la première fois que nous prenons des billets d'avion à la dernière minute et surtout modifiables à cause de la pandémie de Covid.
Nous donnons notre linge à laver mais le service est un peu cher. Heureusement, Bernadette nous donne quelques idées pour réduire les coûts d'achat de nourriture et nous montre le village situé juste à côté de la marina. Nous faisons un peu d'internet, JP en profite pour régler les courriers et paiements en attente. Nous prenons des nouvelles et en donnons à tous nos proches. Internet est quand même une vrai révolution pour nous qui bourlinguons autour du globe, et surtout dans ce contexte ! Nous faisons quelques courses en ville et achetons des masques en tissu. Nous allons également à la piscine et s'occupons avec des jeux de société. Nous rangeons le bateau et préparons les valises.
Nous partons en taxi le 2 juillet matin vers l'aéroport de Recife. Arrivée à Sao Polo, nous faisons très attention car c'est un lieu d'infection très élevé. Nous trouvons un hôtel et un petit resto au sein de l'aéroport. Nous arrivons à bon port à Paris le lendemain !
Et voilà notre quatrième année de circumnavigation se termine au Brésil, et quelle année !! Celle-ci aura été à bien des égards très atypique par rapport aux précédentes. Tout d'abord notre parcours a été amputé : pas de visite du nord-ouest de l'Afrique du Sud, pas de visite de la Namibie (un très gros regret d'ailleurs), l'arrêt au Brésil sans visiter le pays, alors que l'objectif était Trinidad, avec entre deux la Guyane française et le Surinam. Ces trois derniers points de chute peuvent encore être remis à l'année prochaine si toutefois la pandémie s'estompe ?
Également les conditions de navigation qui ont été globalement dures, le contournement de l'Afrique du Sud oblige à profiter de très courtes périodes de bonne météo avec a contrario de longue attente de celles-ci. Ces stand-by à répétition ne sont pas porteurs d'une grande sérénité pour le voyage car sans arrêt sur le qui-vive. La traversée de l'Atlantique Sud a été également très ventée et cahoteuse.
La succession des problèmes d'usure du bateau obligeant JP à beaucoup d'entretien le tracasse toujours un peu. Ce fut l'attente des pièces de rechange pour l'enrouleur de trinquette, les problèmes de connexion électronique, la perte de l'hélice, le réa de génois perdu et l'usure de ce génois pour les principaux points. Et pourtant l'entretien du bateau est plutôt poussé.
Et pour finir, la pandémie du Covid-19 nous a imposé de limiter nos échanges tant avec les populations des pays traversés qu'avec les autres tourdumondistes, hormis à Sainte Hélène où nous avons été bien protégés.
Même si Anne a pris un peu moins de plaisir cette année, JP est toujours aussi heureux sur l'eau. Tous ces évènements personnels ou mondiaux, nous permettent de prendre encore plus conscience de la chance que nous avons de pouvoir réaliser notre rêve, ou tout du moins de s'être donné cette chance. Un vent d'optimisme souffle encore sur l'équipage de Rayon Vert !!
Cette année nous n'avons parcouru que 5 099 miles nautiques, plus de la moitié moins que l'année précédente. La totalité du trajet depuis le départ de Dieppe, pour mémoire le 01/08/2016, est de 37 300 miles soit 1,66 fois le périmètre de notre globe terrestre !!
* Pour les statistiques de la quatrième année, c'est par ici *
Enfin, un petit clin d'œil avec les cartographies ci-dessous au moment du passage de l'antiméridien en 2016 et du méridien en 2020 de Greenwich par Rayon Vert.
Quasiment la même latitude : 17 °Sud et 20° Sud
1er passage du méridien de Greenwich : le 02 Août 2016 au départ par 49° Nord
Passage de l'anti méridien : le 16 août 2018 - longitude à l'image 179°59' 89" Est, nous sommes passés
2ème passage du méridien de Greenwich : 02 avril 2020 - longitude à l'image 000°00'0029"Ouest, repartirions-nous pour un deuxième tour ??
Une chose est sure la terre est bien ronde même si cette année elle ne tourne pas rond !!
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