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Mars 2018 : la Transpacifique

Avec beaucoup de retard car très peu de Wifi, voici le résumé de notre Transpacifique ! Cette étape marquera sans aucun doute pour longtemps notre tour du monde.

Février : Archipel de Las Perlas

Revenons en arrière : suite au passage du Canal de Panama en février, nous avons découvert l'archipel de Las Perlas situé à quelques encablures de la ville de Panama, l'occasion de se ressourcer et préparer sereinement la traversée. Nous nous arrêtons dans un petit mouillage sympathique à Contadora mais l’eau y est très froide : 21°, nous ne sommes plus habitués à si froid et l'eau n'est pas aussi claire que dans les Caraïbes. L'île est sympathique mais laissée un peu à l'abandon. Nous faisons connaissance de bateaux voisins français et réunionnais. Nous faisons un "échouage" sur un banc de sable à Caraya pour nettoyer les coques avec quelques retouches d’antifouling et le changement du pas de l’hélice pour le moteur. Après avoir vu les vaches de l'île de San José, nous partons sur Isla del Rey, la plus grande île de l'archipel, où la température de l'eau est plus agréable, 27°. Nous remontons la rivière Cacique où Anne ramassera quelques escargots de mer. Au détour d'une nav, nous pêchons notre premier poisson du Pacifique : un beau thon jaune de 70 cm et de 4,5 kg. Nous sommes également accompagnés par des dizaine de raies léopard qui nagent en surface, incroyable. Puis, nous repartons à Panama City pour le réassort et la préparation de la traversée fin février.


 

Mars : la traversée du Pacifique

[Retrouvez sur la page technique les statistiques détaillées de la traversée, ainsi qu'une liste des travaux à effectuer établie par le capitaine]


* NEW * Voici un montage vidéo de notre TransPacifique résumée en 7 minutes !






En quelques chiffres :



  • Départ le 6 mars 2018 en début d'après-midi de Panama, arrivée le 8 avril 2018 aux Gambiers, soit 33 jours de navigation

  • Distance parcourue : 4169 miles, soit 6709 km (plus de la moitié de la distance parcourue la première année !)


Résumé par semaine :


  • Première semaine

Nous reprenons nos habitudes pour les quarts, Anne de 21h à minuit et de 3h à 6h, JP de minuit à 3h et après 6h. Anne monte au mat dès le deuxième jour pour récupérer le réflecteur de radar qui tombait. Cette première semaine est marquée par le manque de vent total, ce qui nous oblige à mettre le moteur durant 30 heures. Nous croisons beaucoup d'oiseaux, des dauphins qui sautent hors de l'eau et même une tortue. Les thons jaunes nous narguent autour du bateau sans vouloir mordre à l’hameçon. Lecture, cuisine (yaourt, taboulé, gâteau à la banane, carottes rappées) et quelques bricolages rythment les journées.


  • Deuxième semaine

Nous franchissons l'Equateur le 13 mars : nous rendons hommage à Neptune en lui offrant deux petites fioles de Cognac. Anne prépare le trident avec du papier aluminium et JP ne se rase que d’un seul côté pour simuler les deux hémisphères puis il décore son tee-shirt. Prions Eole pour qu’il nous apporte du vent régulier ! JP met des hameçons triples et une deuxième petite ligne de l’autre côté : nous pêchons une grosse bonite et un petit thon. Le vent diminue et la pluie s'invite, Anne commence à s'impatienter, le moral n'est pas au beau fixe.


  • Troisième semaine

Enfin nous dépassons cette zone de "pot au noir", le vent remonte et le moral aussi. Anne prépare le thon jaune en mariné citron, huile d’olive, oignons et aneth ainsi que du pain, un délice. Le temps se dégrade et les équipements aussi : l'anémomètre puis le pilote... La galère commence. JP démonte le pilote, la grande vitesse ne fonctionne plus. Résultat : 2 empannages involontaires et casse partielle de la poulie de la barre d’écoute. JP installe alors des élastiques de chaque côté de la barre et nous surveillons tour à tour. Le vent et le temps sont irréguliers. Anne ressort même le bonnet. Pas de pêche cette semaine.


  • Quatrième semaine

Nous ne mangeons plus ensemble du fait de tenir constamment la barre. La girouette ne fonctionne plus, JP monte au mat avec une grosse houle, Anne n'est pas très rassurée. On se réconforte avec une pizza et du rhum Bacardi. Le vent est toujours très irrégulier et barrer en permanence devient fatiguant et ennuyeux. Lorsque le vent monte, le bateau file à plus de 10 nœuds. Le lendemain c'est pétole : on peine à avancer à 2 nœuds ! Nous n'arrêtons pas de hisser et affaler la GV, gennaker et spinnaker. Les nerfs sont mis à rude épreuve. Anne commence à avoir mal au dos. Le 1er avril, nous envoyons un message Iridium aux enfants comme chaque jour, mais décidons de nous amuser en leur faisant croire que nous avions péché un baleineau et que les requins commençaient à le manger. ça n'a pas pris du tout.


  • Cinquième semaine

L'arrivée approche, le moral remonte. JP filme les petits cadavres de poissons volants ou poulpes que nous retrouvons tous les matins sur le pont et que nous renvoyons à la mer. JP décide de remonter à la première barre de flèche car les drisses le long du mât se prennent sous la fixation du spot de pont cassé. Anne continue de nous régaler avec un clafoutis aux pommes et une quiche sans pâte avec œufs, farine, champignons, épinards et fruits de mer. Nous réalisons qu'il y a beaucoup trop de boîtes de conserves, mais le frais est bien géré, il reste également deux réservoirs de 100 litres pour la vaisselle et se laver. JP découvre des poulies ou des élastiques cassés tous les jours : il est temps d'arriver ! Le bateau nous lâche et le temps aussi : la pétole se transforme en une grosse tempête, JP sort même sa veste de quart ! Enfin, nous voyons les îles Gambiers au loin, nous avançons vers Rikitea. Arrivés au mouillage, nous nous étonnons de voir autant de bateaux. Nous sommes récompensés par la couleur de l’eau d'un bleu magnifique, très transparente et pure. C'EST FAIT ! 💪


[Nous serons ravis d'avoir vos impressions, et n'hésitez pas à nous envoyer un message privé si vous avez des questions ou des suggestions !]


 
Bora-Bora <3


Bravo à JP qui est resté toujours très calme devant les différentes situations et qui a résolu chaque problème en toute sérénité.

Cependant, il reconnait ne pas avoir assez vérifié l’état du bateau, qui a déjà 6 ans maintenant, pour une telle traversée se reposant sur son entretien quotidien mais cela n'est pas suffisant. Pour les voileux, n'hésitez pas à consulter la page technique des statistiques et travaux à effectuer, et nous envoyer vos suggestions !

Mais le jeu en valait la chandelle, nous sommes assez fiers de l'avoir fait car il n'y a pas d'autres projets ou activités (pour le commun des mortels) qui permettent de rester en total autonomie pendant 33 jours, et cela quelles que soient les conditions.

Aujourd'hui, nous profitons pleinement de l'archipel de la Polynésie où nous avons notamment visité Tahiti et Bora-Bora, un seul mot : magnifique !

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